samedi 30 décembre 2017

Incivilités Chemin de Gévaux à Euville


(Photo : Mairie d'Euville)

Elle pourrait parler moins fort ; avec son téléphone portable, elle dérange tous les passagers du bus ! Il aurait pu ramasser les saletés de son chien ! Il ne va quand même pas prendre cette place, alors qu’il y a une personne âgée qui s’approche ! Une personne qui crache par terre, jette un papier, alors qu’elle est à un mètre d’une poubelle publique, se gare sur un trottoir, sur la place handicapé devant la boulangerie ou un passage pour piétons, ne remercie pas qu’on lui ait tenu la porte ouverte, etc. La liste des incivilités qui nous choquent est longue, mais pourquoi notre révolte reste-t-elle souvent  muette ? 
Quand réagissons-nous et quand attendons-nous qu’un autre s’en charge ?

De tels comportements « incivils » sont assez naturels, en ce sens que, dans toute société, il y a des individus qui veulent tester les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas. C’est un trait de comportement des enfants à l’âge où ils se rendent compte qu’ils ont un certain pouvoir sur leurs parents, puis des adolescents qui se frottent au monde des adultes. Il est donc naturel que les limites soient occasionnellement transgressées, et il est tout aussi naturel, dans la plupart des sociétés, que les autres membres du groupe s’opposent à ces débordements. C’est une forme d’éducation sociale spontanée, un aspect important de la socialisation des individus reflétant l’unité de la communauté. 
Le « contrôle social » est la mobilisation naturelle de chacun pour que la vie en groupe reste agréable. En outre, le renforcement des limites par les membres d’un groupe est typique de cette communauté, ou plus généralement de la culture ou du pays. Ainsi, les limites ne sont pas les mêmes selon le pays, et un comportement acceptable, voire apprécié dans une culture donnée est jugé inacceptable et fait l’objet d’un contrôle social dans une autre.

Bernard Lefèvre