Station d'épuration du Grand Euville
( les lits de roseau été 2014)
Les lingettes, c’est pratique, c’est simple, on en trouve partout et pour de multiples utilisations : pour le ménage, pour les bébés, pour se démaquiller… La lingette s’est démocratisée.
Mais dans les faits, ces lingettes innocentes sont un véritable fléau pour les agents de l'assainissement et des eaux usées des collectivités territoriales. Les eaux usées s'évacuent des toilettes dans les tuyaux et circulent dans la pente. Quand l’eau doit remonter, les stations de relevage entrent en jeu. C’est là que l'on observe ce phénomène de “colmatage” par les lingettes.
Un amas de plusieurs milliers de lingettes
« La pompe de la station va être “colmatée” avec les lingettes. Elle ne pompe plus mais tourne toujours. Le plus souvent, la roue est arrêtée (disjonctée). La pompe de secours prend le relais mais si la pompe se sature, on assiste à un phénomène de succion et le secours s’arrête au bout de quelques minutes. En plus, s’il y a un trop plein dans le poste de relevage, les pompes stoppent, ça déborde et il y a forcément pollution sur le milieu naturel. »
« Un coût qui est forcément répercuté sur les factures de l’abonné »
Les agents essaient d’intervenir très rapidement. « il doit y avoir un suivi en temps réel mais beaucoup de collectivités ne l’ont pas. »
Le nettoyage d’un poste de relevage nécessite deux à trois agents pour des questions de sécurité. Dans une station de relevage, il est possible d'intervenir une à deux fois par semaine, pendant plusieurs semaine. À raison de 100 à 150 euros l’intervention aux heures ouvrables, c’est un coût qui est forcément répercuté sur les factures des abonnés. La mairie doit faire appel au civisme des gens.
Certaines collectivités ont décidé d’investir dans des pompes qui aspirent les lingettes (environ 3 à 5000 euros pièce HT). Il n’y a donc plus de colmatage. La lingette n’est pas extraite du réseau mais elle se rend au dégrilloir de la station d'épuration.
Quand le réseau est mis en charge, les eaux usées remplissent les stations de relevage et les canalisations. Elles remontent et elles s’écoulent ailleurs dans l’environnement : les ruisseaux comme l'Aulnois à Euville, éventuellement dans la Meuse, dans les nappes phréatiques… « Quand il y a une pollution importante, la collectivité est responsable de l’ouvrage et donc responsable si l’affaire est portée devant les tribunaux. La collectivité pourra se retrouver à payer des amendes aux sociétés de pêche pour un nouvel alevinage »
Qu’on se le dise, les lingettes ne sont ni recyclables, ni biodégradables. Après utilisation, il faut les jeter à la poubelle.
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