(Photo : Mairie d'Euville)
Elle pourrait parler
moins fort ; avec son téléphone portable, elle dérange tous les passagers du
bus ! Il aurait pu ramasser les saletés de son chien ! Il ne va quand même pas
prendre cette place, alors qu’il y a une personne âgée qui s’approche ! Une personne
qui crache par terre, jette un papier, alors qu’elle est à un mètre d’une
poubelle publique, se gare sur un trottoir, sur la place handicapé devant la boulangerie ou un passage pour piétons, ne
remercie pas qu’on lui ait tenu la porte ouverte, etc. La liste des incivilités
qui nous choquent est longue, mais pourquoi notre révolte reste-t-elle souvent muette ?
Quand réagissons-nous et quand attendons-nous qu’un autre s’en charge
?
De tels comportements
« incivils » sont assez naturels, en ce sens que, dans toute société, il y a
des individus qui veulent tester les limites de ce qui est acceptable et de ce
qui ne l’est pas. C’est un trait de comportement des enfants à l’âge où ils se
rendent compte qu’ils ont un certain pouvoir sur leurs parents, puis des
adolescents qui se frottent au monde des adultes. Il est donc naturel que les
limites soient occasionnellement transgressées, et il est tout aussi naturel,
dans la plupart des sociétés, que les autres membres du groupe s’opposent à ces
débordements. C’est une forme d’éducation sociale spontanée, un aspect
important de la socialisation des individus reflétant l’unité de la
communauté.
Le « contrôle social » est la mobilisation naturelle de chacun pour
que la vie en groupe reste agréable. En outre, le renforcement des limites par
les membres d’un groupe est typique de cette communauté, ou plus généralement
de la culture ou du pays. Ainsi, les limites ne sont pas les mêmes selon le
pays, et un comportement acceptable, voire apprécié dans une culture donnée est
jugé inacceptable et fait l’objet d’un contrôle social dans une autre.
Bernard Lefèvre
Bernard Lefèvre
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